Organisé par : DR

Activité : Alpinisme

Lieu : La Meije

Participants: Didier Marcel

Description :

Traversée de La Meije

1er jour: depuis La Grave, accès au refuge du Promontoire par les Enfetchores et la brèche de la Meije.
Déjà une course en soi. Tout n’est pas évident, on doit sortir un brin de corde pour effectuer une traversée exposée au sommet des Enfetchores, parce qu’on a bifurqué trop tôt.
Ensuite, on désescalade trop longtemps la Brèche de la Meije en serrant les fesses dans le rocher pourri, parce qu’on avait pas l’info qu’il existe un bon relai rapide et tranquille. On revoit notre objectif à la baisse. Ce sera la Traversée, mais par la voie normale.

2eme jour: ascension du Grand Pic 3984.
Départ 5:00 à la frontale.
Nous sommes 2 cordées, l’attaque est rude à froid, on les rattrape à l’entrée du dièdre Duhamel où l’on erre dans la nuit à la recherche de l’itinéraire, ils nous lâchent après la dalle des Autrichiens, quand on sort enfin de l’ombre. Des habitués.
Traversée du Glacier Carré en crampons. Passage côté SW, puis N un court instant et on atteint le sommet du Grand Pic, 3984.
Commentaires: on s’emmerde un peu dans la remontée du dièdre Duhamel en II-III , mais après l’escalade est enthousiasmante, se déroulant en altitude sur des vires perchées, qu’on atteint par des dièdres aux cotations sèches.
Pause au sommet. Good job.
Puis nous entamons la 2eme course du jour:

Traversée de la MeiJe, du Grand Pic occidental au Doigt de Dieu central, et descente au refuge de L’ Aigle.
Des rappels nous plongent à pied d’œuvre dans le contournement de la pointe Szigmondy, autant dire en hiver. Sur 100m on a un câble de via ferrata fixe à la lisière du rocher, bien utile pour cramponner la glace bleue en face Nord, dans le frigo. On a changé d’ambiance, crux de la course, c’est raide. Ensuite on gravit et on rappelle sans aucune difficulté les Dents 2 et 3puis le Doigt de Dieu 3974. Le refuge de l’Aigle est incroyablement désert qu’on atteint en fin d’après-midi, good job, alors qu’en fond de vallée les gens respirent dans la fournaise.

3ème jour: descente des Aigles 3450 au Pont des Chèvres 1660.
Ne pas sous-estimer les 3-4 heures de retour, d’abord parce qu’on a pas envie de bouger, tant l’Aigle est accueillant; ensuite parce que le Glacier des Étançons est un glacier à l’ancienne, de cheminement complexe avec des crevasses béantes et des ponts très étroits et un accès à la vire Amioz tout sauf évident; enfin à cause des sections de désescalade engagée nées du recul glaciaire, et là encore il ne faut pas faire une confiance aveugle aux topos. Ça change tellement vite avec le réchauffement que les descriptions qui datent de dix ans sont déjà obsolètes.

Au total, une course mythique d’envergure qui tient ses promesses, techniquement accessible et dans une superbe ambiance pour le niveau. L’arête du Promontoire est vraiment un itinéraire de grande classe qu’on recommande aux sexagénaires à l’imaginaire englué dans les extensions du ventre.

DR