Organisé par : Carine

Lieu : Noirvaux

Participants: Carine

Description :

Me voici partie en direction de Noirvaux. Il est 6h45 et tout est parfaitement bien préparé : le thermos (un pour la rando; un qui m’attendra sagement dans la voiture), les bâtons, les raquettes, l’étude de la carte, du parcours et des difficultés, les gros gants, les petits gants pour le sandwich du midi, la météo est belle, soleil et pas un brin de vent, bref ça va être chouette.
Arrivée à 8h10 sur le parking, je finis de m’habiller et démarre la randonnée sans raquette. Je sens le froid saisir mes doigts malgré les gants. Je me dis que c’est normal, c’est le début. Cela me fait de plus en plus mal alors au 3° virage, je sors la tisane pour me réchauffer les mimines. Hop, c’est reparti, la neige est tantôt très molle, tantôt glacée; je galère à trouver un rythme. Au premier chalet, les raquettes s’imposent; alors au fait, comment ça marche déjà Tiens j’aurais pu vérifier avant histoire de ne pas me regeler les doigts. Hop, c’est reparti; je sens que mes pieds sont désormais gelés et je sens aussi que j’aurais dû enlever les petits cailloux dans mes chaussettes. La montée est chouette, dans les bois, en pente douce et régulière. La neige oscille toujours entre tendresse et fermeté. J’essaie de m’habituer, de savoir comment va être la prochaine foulée; je finis par suivre les traces d’animaux et conclurai qu’ils doivent avoir un radar à neige car ils choisissent bien leur chemin. J’arrive au premier point de vue et la vue est superbe.
C’est rude mais c’est beau. Je continue mon ascension. Ne croiserai personne hormis un chamois, seul, qui me surveillera du regard jusqu’à ce que je disparaisse.
Ca y est, le sérieux commence. Le « raide sentier » comme c’est écrit. 57 petit mètres. Je regrette de ne pas avoir pris mes petites étoiles sur les bâtons. Je m’enfonce, ai du mal à trouver des appuis pour avancer. A un certain moment, c’est tellement abrupt, que je finis à genou; comme j’ai bien attaché mes raquettes, j’en perds une. Et je me dis que bon, ça va être périlleux de la remettre alors bon, au point où j’en suis, je continue, le soleil est juste là, à 15 mètres. Je m’enfonce donc jusqu’au genou un pas sur deux. J’atteins enfin les Roches Blanches et le panorama est waouh ! Quelle vue ! Sur le Chasseron et le Mont Maya. C’est dur mais c’est beau. Je fais une pause, me rechausse, étudie la carte car le Chasseron me semble loin. Puis repars. Je suis moyennement à l’aise sur cette crête où sur certains pas je glisse. Me voici devant un nouvel obstacle à franchir. Je cherche des appuis et finis par être à plat ventre pour passer ce qui semble être un arbre. La crête est encore là avec le vide directe sur ma droite. Pas de point d’accroche. Alors je réfléchis et m’interroge. Le topo disait un kilomètre de crête. Si j’ai ça tous les 10 mètres, je n’y arriverai pas. Ce que je vois, c’est que je dois encore monter un peu. Ce qu’il y a après, je ne sais pas et ai-je envie de le savoir ? Et bien non.
Alors je rebrousse chemin; je m’arrête quand même manger mon switch avec mes petits gants parce que la vue vaut le coup. Une pause juste le temps de se refroidir pour repartir. Les 57 mètres de descente furent épiques. Assise sur les raquettes. A un moment donné, un des bâtons reste coincé; je n’arrive ni à remonter ni à le décoincer, je bouge le bras dans tous les sens et je récupère le bâton qui est désormais en L Tout est parfait L’autre s’est rapetissé et je n’arrive pas à le faire grandir.
Je retrouve le chemin par lequel j’étais arrivée, suis tentée d’en prendre un autre et me dis que j’ai déjà eu assez d’aventures pour aujourd’hui alors je reprends ce que je connais.
Tout se passe bien à part cette douleur qui se fait de plus en plus forte sur la plante des pieds. Mais c’est quoi ces cailloux que j’ai
Fin du suspense en arrivant à la voiture : pas de cailloux mais j’avais oublié de remettre les semelles
Bref, au lieu des 15,5km j’en ai fait 9 et au lieu des 915 de D+ seulement 512. C'était chouette quand même.