LADD
11 Juillet 2022


Lieu : Mt Blanc

Participants: Didier, Raf

Description :


LES AIGUILLES DU DIABLE
Leur traversée consiste à faire dans la journée l’escalade (et les rappels) de 5 sommets connexes culminant à plus de 4000, entre le Cirque Maudit et le Tacul, de W en E et du plus bas au plus haut : La Corne du Diable 4064, la Chaubert, la Médiane, laCarmen, l’Isolee 4109. La course se termine par l’ascension du Tacul 4248 et sa redescente par la voie normale.
On est le 11 juillet et déjà les conditions de montagne sont vraiment sèches, très sèches. La rimaye est passée sans histoire, mais la première pente du col du Diable est en glace. Avec déjà pas mal de caillasse. Et là t’es content de pas avoir pris tes crampons légers en alu et ça fait longtemps que tu les prends plus jamais en été tes alu dix pointes et que tu les sors qu’en hiver pour des courses de ski alpi ou neige mais pas en été jamais en été le caillou y est omniprésent la glace y est dure et finalement hein ? tu gagnes quoi à user une paire de crambs par sortie et à te faire peur en pointe avant : 500 g au fond du sac ?
Donc on y est. Avec de bons crampons acier douze pointes. Affûtés en début de saison estivale et peu servis depuis.
Anormalement sec. Au-dessus de nos têtes, plus rien ne retient les pavasses habituellement fichées dans le névé, désormais en équilibre. On essaye donc d’évoluer le plus possible à gauche pour s’éloigner de l’aplomb de la deuxième pente. Par précaution, on a laissé la cordée qui nous devance depuis les Cosmiques prendre assez le large. Quand ils hurlent, on se colle. Et on regarde passer les trains.
Après il ne faut pas imaginer non plus des rochers de la taille d’une locomotive, qui passeraient en sifflant dans un panache de vapeur. Pas même de la taille d’un frigo, plutôt de la taille d’un fer à repasser, je dirais, pour filer la métaphore ferroviaire. Les impacts font une fumée blanche et font parfois des étincelles, c’est joli dans la pénombre du jour naissant.
Le plus terrifiant, c’est sans doute le bruit, quand le frottement du projectile fendant l’air émet ce miaulement caractéristique. Ce feulement qui s’amplifie vite et qui induit dans la colonne vertébrale un petit picotement quand on réalise la vitesse à laquelle il tombe et qu’on admet l’idée qu’il fond sur nous. Heureusement ce connard est inerte et non pourvu de volonté.

(Plus le son est grave, plus la bête est grosse; et plus elle rebondit, moins elle couine. Inversement, plus le son est strident, plus la pierre est petite. Mais alors, gare à l’effet Frisbee..,)

Sinon le 5b d’altitude avec les sacs, ça pique. La traversée proprement dite va nous prendre plus de temps que prévu, on rate la dernière pointe. Et la dernière benne pour Chamonix aussi.
DR






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