Machaby
16 Avril 2022


Organisé par : Fab et Ed

Activité : Escalade

Lieu : Italie

Participants: Fab et Ed

Description :


Ce compte rendu est destiné à un public large, il contient des récits sportifs, mais pas que… petite précision aussi, les cotations italiennes du moins à Machaby sont particulières, merci d’éviter de nous dire qu’on a fait de la randonnée (n’est-ce pas Dom ? :p ).

Samedi :
départ pour les falaises italiennes, à Machaby dans la belle « valle d’aosta ». La route se passe plutôt bien, fab s’arrête pas c’est donc un one shoot en 3h30. Il est midi, on mange en rapide et on part grimper directement. Le topo de Claude date du 16ème siècle et on galère à trouver la voie qu’on cherche… finalement on se lance dans un truc qui y ressemble un peu, au bout de 3 longueurs, on est perdu, sous un énorme dévers (dans une voie prévue en 5B j’y crois moyen). Dom nous a prêté des coinceurs, c’est l’heure de les utiliser, Fab se lance donc à l’aventure pour contourner cette horreur, et tombe sur un relais… enfin. Après quelques rappels délicats, retour sur la terre ferme… avant de partir, une petite dalle cotée 5B, il y avait une prise en 30m, bienvenue en Italie…

Vous êtes en train de vous dire, ces deux jeunes apprentis devaient être fatigués du voyage et de la grimpe, et ils ont paisiblement dormi en rentrant ? absolument pas je vous rassure.

On mange, Fab me dit « on ne sortirait pas boire un verre c’est samedi ? », excellente idée, on part direction un bar, qui s’avère plein, on sympathise avec des collègues italiens très cool, la soirée se poursuit et on termine dans un autre bar « La nuit bar », duquel nous ressortirons à 4h du matin, les yeux un peu troubles…

Dimanche : clairement le réveil n’était pas à 8h vous vous en doutez… j’ai le crâne fumant, je me lève, Fab avait préparé du « riz thon », une recette ignoble qui consiste à mélanger du riz chaud avec du thon froid… c’est fade et sec : début de journée merveilleux.
Fab mange une boite de Doliprane et on décide d’aller grimper un peu quand même pour se décrasser.
On avait repéré Lo Dzerby, une grande voie qui avait l’air sympa comme tout, 400m de grimpe plutôt facile d’après le topo de Claudius Varlus, topo qui d’ailleurs doit dater de la même époque que notre mentor et qui a surement été rédigé par un jurisconsulte il y a quelques siècles.

Fabian attaque la première longueur, c’est pénible… puis c’est à mon tour, j’enchaine le début plutôt facile avant d’abandonner à 5 mètres du relais, mon cerveau m’avertissant d’arrêter de suite cette activité. Fab me redescend en moulinette, il ne voit rien donc fait n’importe quoi, on s’insulte mutuellement, bref tout va bien. Retour pour un gros dodo, l’après midi n’a pas été productif du tout… peut-être avons-nous un peu trop abusé de la vie la veille.

Lundi : une bonne nuit de sommeil, on est fin chaud ! Aujourd’hui Lo Dzerby « on la tombe » !
Départ de la première longueur à 9h30, on terminera à 14h. On prend le temps, c’est beau, un peu de vent sur la fin mais dans l’ensemble c’était super. Rien de majeur dans la voie, un petit dévers au départ de la 4ème longueur mais plutôt facile. On redescend par un chemin de randonnée, c’est un peu long et un peu pénible, la faim se fait sentir mais on continue. Après 1h de descente, on arrive à la voiture, c’est terminé pour aujourd’hui, c’était une sacrée journée.

Mardi : On a été bon hier, on se sent toujours chaud, on décide d’attaquer « Docteur Jimmy », voie assez facile mais à peine plus corsée qu’hier. On croise un guide italien qui nous indique dans un français parfait où se trouve le début de la voie, la journée commence bien. Fab attaque la première longueur (c’est la tradition) et on enchaine plutôt bien.

Petit problème, Fab part à droite pour la 3ème longueur, il fallait partir à gauche… nous voilà dans une variante avec un pénible 5C assez technique et un 6A à suivre. J’arrive au relais après la 5C franchement technique et exposée, un point tous les 5 mètres, le métal coute cher en Italie, heureusement que Fab en a dans le sachet. Je pars pour ma 6A, ça passe sans broncher (je pose un petit coinceur à mi-parcours tout de même pour être sûr). Fab me rejoint, on est content, on a fait mieux que prévu, c’était du sport...

On est presque à la fin, le vent souffle bien, les jambes fatiguent, Fab attaque une traversée assez longue pour rejoindre le relais de l’avant dernière longueur, 3 splits pour 30 mètres de traversée le cul dans le vide… moment ponctué de « Oh les encu*** d’italiens, mais ce n’est pas possible d’être aussi c**, ça c’est du 3B bande de c** ??!! ».
Moment assez douloureux pour ce jeune homme viril qui vient de subir dans du 3… je le rejoins en ramassant un coinceur derrière lui, c’est vrai que même en second je n’étais pas hyper serein…

Je claque l’avant dernière longueur assez facile puis j’assure Fabian dans la dernière quand soudain… : une italienne me rejoint au relais. Je sors donc mon Talkie pour prévenir Fabian qu’il pouvait prendre son temps pour finir, je n’étais pas si mal au relais… dommage il était prêt à m’assurer au moment où l’italienne arrivait à mes côtés… l’italienne me dit « Ciao » avec un beau sourire, je lui dis « Goodbye », je déconstruis mon relais et je pars dans la voie.
Au bout de deux minutes je me rends compte que je viens de lui dire au revoir alors que Ciao veut dire bonjour, c’est pénible d’être aussi con, mais on était là pour grimper docteur Jimmy et pas autre chose.
Je termine la voie en suivant les marques de sang laissées par Fab, jeune bête blessée qui avait la main ouverte et qui a repeint le rocher.

C’est TERMINE, superbe journée, on a subi un peu mais on est vivant. Marche assez facile pour redescendre.

On décide d’aller se faire un petit resto pour fêter les dernières 48h. Je décide donc d’inviter Fab et je lui laisse le choix du resto, vous vous doutez bien qu’il n’a pas choisi Mc Donald… soirée super dans un resto traditionnel, c’est délicieux et accompagné d’un petit Pinot on n’est pas à plaindre, je fais un crédit sur 18 mois pour régler et on rentre dormir. Quelle journée.

Mercredi : réveil assez douloureux, corps un peu lourd, météo brumeuse, pluie attendue dans l’après-midi. On n’est pas hyper motivé, on attaque donc la matinée par un petit film pour se reposer, c’est aussi fait pour ça les vacances. L’après midi on part faire un peu de couennes, ce n’est pas ça… je cherche désespérément ma paire de couil***. Je ne la trouve pas.
Fabian a plus de cloques aux pieds que d’orteils, il a du mal aussi… Pour ponctuer le tout, un mec à côté grimpe du 7C en rigolant avec son pote qui l’assure. On se vexe… on parle un petit coup en Allemand pour ne pas qu’ils pensent qu’on était français et on décide de rentrer avant les premières gouttes. Bagages et repos sur la fin de journée, demain c’est le départ.

C’était un super séjour, dans un lieu absolument merveilleux, néanmoins assez technique pour la grimpe et assez engagé en moyenne. Merci à tous pour vos précieux enseignements, on a grimpé en toute sécurité, et on a bien profité. A bientôt.





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