Pic Uchitel (4527 m)
05 Août 2021


Activité : Alpinisme

Lieu : Kyrgyzstan

Participants: Anna, Florian T

Description :


Juin 2021. Le contexte a fait qu’un certain nombre de projets ont été repoussés. On va quand même essayer de faire quelque chose. La course de vélo d’Anna au Kyrgyzstan, la Silk Road Mountain Race, est confirmée. Il va bien falloir que je m’occupe. Le Pakistan est classé rouge. Pierre n’est pas dispo. Je farfouille un peu sur internet. Ce n’est pas les montagnes qui manquent au Kyrgyzstan. Des agences vendent la logistique tout compris pour les camps de base des plus hauts sommets du pays. Je potasse les topos. Il semblerait que, par sa voie nord, le Khan-Tengri (7010 m) offre une voie raide certes, mais sans problème de glacier, de risques objectifs et équipée d’une corde fixe, ce qui me permettrait de l’envisager en solo. Je me dis qu’au pire ça me permettra d’être dans les montagnes et d’engranger de l’expérience, alors c’est parti.

2 août 2021. Nous n’avons jamais voyagé aussi chargés. Un vélo empaqueté, tout mon barda pour la haute altitude, une vraie expédition. Arrivés à Bishkek tout est plat et il fait 34 degrés. Pourtant à 30 kilomètres au sud de la ville, la chaîne d’Ala Archa recèle des sommets qui montent déjà jusqu’à 4900 m d’altitude. Nous avons quelques jours devant nous alors ce sera parfait pour l’acclimatation.

Depuis l’entrée du parc national, à 2000 m d’altitude, on monte jusqu’à la cabane Ratsek à 3300 m. Le paysage est très alpin, on remonte la moraine du glacier Ak-Sai et on essuie une averse avant d’atteindre le refuge. Il y a un peu de monde mais on n’aura pas besoin de la tente car un petit dortoir est libre.

Comme toute première nuit en montagne qui se respecte, on dort très mal. Anna préfère ne pas trop se fatiguer avant sa course et reste au refuge alors que je pars à 2h du mat pour un sommet facile à un peu plus de 4500 m d’altitude, le pic Uchitel (4527 m). La nuit est belle, bien fraîche. L’itinéraire n’est pas difficile à trouver mais au bout d’un quart d’heure, je me retrouve dans un immense pierrier qui constitue la voie jusqu’à la petite arête neigeuse sommitale. Seule variation au cours de la montée, le tas de caillou infâme se pare d’une belle couche de verglas qui va rendre les choses encore un peu plus pénibles. Le jour se lève doucement. J’encaisse l’altitude, la fatigue et le décalage horaire, bref, je me traîne. Je finis quand même par rejoindre l’arête vers 4350 m, et en même temps le soleil qui me fait du bien. Evidemment comme je suis parti bien trop tôt, je suis tout seul. L’arête est belle, la lumière douce, et la vue en vaut la peine. Depuis le sommet le panorama s’ouvre de toutes parts. On se croirait dans le massif du Mont Blanc, mais sans aucune infrastructure ou presque. Le parc se vante d’avoir quelques léopards des neiges dans le secteur. La seule idée que ces splendides créatures puissent vivre ici me réjouit.

La descente, toujours aussi glissante, se passe sans encombres. Je croise quelques autres randonneurs, pour certains équipés de manière plus ou moins ésotérique. Je retrouve Anna alors que les premiers nuages commencent déjà à monter. De retour à Bishkek on file au restau coréen. Je pique du nez dans mon bol de ramen, signe qu’il est temps de rentrer faire mon sac avant la prochaine étape du voyage…





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