Grandes voies à Ailefroide
11 Juillet 2020


Organisé par : Robin

Activité : Escalade

Lieu : Ailefroide

Participants: Robin, Thomas D.

Description :


Initialement, ce séjour d’escalade aurait dû se dérouler lors d’un des longs weekend du mois de mai. Coronavirus oblige, il aura fallu prendre son mal en patience pour trouver une nouvelle fenêtre. Oui, parce que quand on son compagnon de cordée arrive de Lille, le trajet doit s’anticiper un minimum… Ce long week-end du 14 juillet tombe parfaitement, alors je retrouve Thomas à Lyon, puis direction Ailefroide dans les Écrins !

Arrivée et installation au camping dans la matinée du premier jour, puis choix de la première grande voie de ce séjour. Avantage indéniable d’Ailefroide, il y a un éventail gigantesque de voies accessibles à moins de 30 minutes de mache d’approche ! Nous n’aurons pas retouché à la voiture du weekend.

Jour 1 : Je ne courirai plus. Niv 6a, 6a max, 5c obligé, 170m

Remise en jambe tranquille avec une voie pas trop longue et pas trop dure pour s’habituer aux cordes à doubles neuves et réviser les rappels. En fait, il y a déjà du monde de partout ! Il faut dire que l’on a marché même pas 10 minutes pour accéder au secteur…
On s’engage finalement dans une voie libre, et les automatismes se remettent en place. L’ensemble est plutôt facile et très bien équipé, on progresse rapidement dans la voie. Le granit est très rassurant, l’adhérence est parfaite, le rocher béton. Au sommet, la sortie se fait en léger dévers coté 6a+ mais en réalité assez facile. On domine le camping et le village d’Ailefroide. Puis redescente en rappel. Objectif accompli ! Le soleil a été de la partie aussi, demain on prendra la crème solaire…

Après cette grande voie sans difficulté particulière, je cherche ce que l’on peut faire un petit cran au-dessus. Pas question d’en profiter moins qu’à 100 % !

Jour 2 : Voyage en cathiminie. Niv 5c/6a, 6a+ max, 6a obligé, 280m

Réveil vers 7h, ni trop tôt, ni trop tard. On marche environ 30 minutes en direction du pré de madame Carle. Là encore, il y a déjà un peu de monde : une cordée nous devance. Thomas part en tête dans la première longueur. Petit changement d’ambiance par rapport à la veille, la dalle est plus verticale, les points un peu plus espacés. Au milieu de la longueur, Thomas n’ose pas engager sur un pas qui permet d’accéder au point suivant. Ne parvenant pas à dépasser son appréhension, il finit par me demander de le redescendre pour me laisser y aller. Serein jusque là, je ressens un peu de pression qui monte. S’il n’y parvient pas, je n’ai pas tellement plus de raison d’y arriver ! La cotation n’est pourtant pas extrême… Je rejoins la dernière dégaine, c’est vrai que l’ambiance est différente de la veille. En fait, je vais au point suivant sans trop de mal, ce qui me rassure pour la suite. Tout se joue dans la tête !
Dans la suite de la voie, je prends beaucoup de plaisir. C’est plutôt soutenu et aérien sur un rocher vertical, cela me plaît beaucoup. Thomas se débrouille parfaitement, mais reste un peu bridé par son expérience de début de voie. Ça n’est pourtant que dans la tête…
Une autre cordée s’engage derrière nous. Alors qu’il ne nous reste plus que deux longueurs, je sens que Thomas n’est vraiment pas à l’aise. La perspective de continuer à grimper dans ces conditions et de devoir attendre au sommet pour les rappels à cause de la cordée qui nous devance nous incite à nous diriger dès maintenant vers le relais de rappel, visible et légèrement excentré par rapport à la voie. Celui-ci se situe juste à la sortie d’un toit. Sur le schéma du topo au niveau de ce rappel, il est écrit "au-secours !!", tandis que la description associée disait "arrêt cardiaque dans le 3ème rappel !"… 40m de rappel en fil d’araignée, c’est en parfaite cohérence avec le reste de la voie : aérienne !
Retour sur la terre ferme, ça va déjà mieux… Un peu frustrés de ne pas être allés en haut, mais les longueurs que l’on a pu faire étaient très belles !

Jour 3 : Rivière Kwaï. Niv 5c, 5c+ max, 5c obligé, 500m

Programme encore différent pour ce troisème jour : l’itinéraire que l’on choisit est long mais peu soutenu.

Au pied de la voie, là encore, une cordée est en train de se mettre en place juste au moment on l’on arrive. Nous nous engageons derrière eux. C’est une dalle plutôt facile, où l’on est bien en appui sur les pieds. Par ailleurs, l’orientation de la paroi nous permet de ne pas griller comme des lézards dès le début et la météo aura été avec nous en cachant occasionnellement le Soleil. En milieu de voie, on traverse en 3a pour rejoindre le relai de la longueur suivante, où nous rejoigne une cordée de deux Clermontois forts sympatiques. C’est à partir de maintenant que la voie prend tout son intérêt. L’ascension se fait désormais vraiment verticalement et la hauteur prise depuis le début donne accès à une super vue, et procure de superbes sensations ! La cordée des Clermontois est très à l’aise, et attend systématiquement au relais avec nous. Nous grimpons rapidement pour nous faire attendre le moins possible. Les dernières longueurs sont vraiment belles et bien verticales, puis l’arrivée au sommet se fait sur une dalle facile. Sentiment du devoir accompli, il est encore tôt dans l’après-midi et le point de vue sur Ailefroide impressionnant !
Nous sommes efficaces dans les rappels, sauf dans le dernier où il y avait possibilité de redescendre à pied, mais où j’ai insisté pour le rappel pour des raisons de "sécurité". Mauvais choix : on descend dans un couloir terreux pas stable du tout ! En descendant, on trempe les cordes dans la terre et on envoie des cailloux sur ceux de dessous…
Au final, grosse satisfaction pour cette belle et longue voie ! Tout s’est déroulé comme prévu, et l’on a fini largement dans les temps...

Jour 4 : L’interminable agonie du chamois borgne. Niv 5c/6a, 6a max, 5c, obligé, 120m

Dernier jour. Synonyme de dernière grimpe, mais aussi de rangement et de retour sur Lyon pour prendre le train de retour à Besançon ! On se dirige vers une voie assez courte mais annoncée soutenue dans le topo. Le secteur est destiné "aux grimpeurs pressés ou fatigués", parfait.
Après s’être un peu perdus dans l’approche, on trouve finalement le secteur et le départ de la voie. C’est en dalle avec des points pas trop rapprochés, et des prises parfois inexistantes ! Mais au bout du 4ème jour, on commence à s’être habitué. Il faut avoir confiance dans ses pieds, pousser sur ses jambes et aller chercher au dessus. Cela donne parfois l’impression de ne tenir sur rien, mais ça fait progresser dans la tête !
Nous atteignons rapidement le sommet. Malgré la faible longueur de la voie, celle-ci est tout à fait intéressante, et nous satisfait entièrement !
Le dernier rappel (sur un arbre), nous permet d’arriver directement dans les chaussures laissées en bas.

De retour au camping, rangement express puis l’on reprend la route direction Lyon avec peu de monde sur la route (moins que dans les voies!).

Bilan : une météo qui se sera adaptée à nos projets (à moins que ce ne soit l’inverse), plein de super voies hyper accessibles même sans la voiture, un rocher de qualité super bien équipé, et un cadre magnifique ! Et une cordée rodée qui a bien fonctionné. À quand la prochaine fois ? Pas de date prévue, mais ce sera bientôt ! Avant la seconde vague si possible...




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