Activité : Alpinisme

Participants: Pierre, Philippe, Didier, Jean-Luc, Marc

Description :

Cette course de traversée des Grands Combins se déroule idéalement sur trois jours. Le premier jour on va dormir à Valsorey. Le deuxième jour on traverse les Combins et descente à Mauvoisin. Le troisième jour pour le retour, après une nuit de récup avant de reprendre le volant. Au total
On a fait le voyage en voiture de Besac avec, autant le dire tout de suite, trois voitures pour cinq passagers. Trois moteurs thermique au gas-oil. Censés parcourir chacun 440km. Autant le dire tout de suite.
Les décisions de partir en montagne prises à la dernière minute coûtent cher en carbone et en fric quand le projet n’est pas ficelé longtemps à l’avance.
Et même en s’y prenant tôt, la mobilité douce c’est une organisation digne d’une expé et elle coûte la peau des fesses. Meme en Suisse, rien ne favorise.
En s’y prenant 48 heures à l’avance donc, on a cherché le mini-carbone garanti et on s’est confrontés à des aberrations. Enfin disons que sur cinq individus il y en a bien un ou deux qui se sont posé la question et au moins un qui a calculé et pas forcément le plus jeune d’entre tous et que de toutes les façons on était presque tous des vieux et que donc personne n’avait envie de se priver de cette course en attendant que le prix d’une Tesla baisse à l’achat.

En partant de gare Viotte à 9h11 et après cinq changements à Dole, Frasne, Lausanne, Martigny et Orsières un dernier bus nous dépose au village de départ de la course, Bourg St Pierre, après 6 heures 40 de voyage: pas si mal. Pour un coût de 109.20 euros par personne :moins bien.
Il est trop tard pour rejoindre la Cabane Valsorey et on a perdu une journée dans les transports.
Le gîte à la Maison StPierre = 20 euros chacun.
La course de traversée est longue donc il faut qu’à notre arrivée on trouve un bivouac de fortune car le gîte de Fionnay n’existe plus (ce que savent depuis longtemps les cascadistes). Sinon la mobilité douce risque de devoir composer avec le taxi en soirée.
Le lendemain les cars postaux nous ramènent à la gare ferroviaire d’Orsière en une heure treize et je trouve un billet dégriffé à CHF 7.90. Le retour en transport commun nous ramène à Besancon en moins de 5 heures au tarif de 94.60 euros par personne.
En somme le choix des transports en commun double le temps de trajet et multiplie son coût par dix.

On continue de nous vendre des voitures et des autoroutes et des viaducs et des tunnels et des SUV et l’image de marque de la réussite sociale qui va avec et des gammes de sportswear au fluorocarbone et des présidents ni gauche ni droite gardiens de ce temple économique et des modèles d’athlètes venus d’une autre planète qui font pipi recyclable et caca sur le compost, insupportables avatars dopés jusqu’à la gueule mais parfaitement clean bien sûr, supports publicitaires.
On continue de nous dire que ça dépend de nous tout ça et que chacun de nous peut faire changer le monde avec chacun de ses petits gestes ou chacune de ses renonciations à la voiture, à l’autoroute, au viaduc, au tunnel, au SUV ou chacune de ses petites idées comme par exemple la création d’une entreprise de transport à pédalo sur le lac Léman de Genève à Montreux pour les skieurs de Verbier le samedi matin et retour le dimanche soir.

On a réalisé la course sans se presser, ce qui explique en partie que personne n'a souffert de l'altitude. En partant du refuge à 3000 vers 3h30, nous atteignons Mauvoisin vers 21h, après avoir gravi quatre sommets de plus de 4000 mètres en plein ciel, et sans rencontrer de difficulté particulière, si ce n'est un mur de la Côte en glace dure.
Le massif des Combins est touché comme les autres évidemment mais son paysage le long de la traversée est encore préservé, sans doute un effet des quantités de glace qui le constituent à ces altitudes. Un peu comme le mont Blanc. Moins que le mont Blanc.

DR