Mont Blanc
12 Octobre 2018


Activité : Alpinisme

Participants: Anna Petters, Florian T.

Description :


Version française en bas

- So, do you wanna go and do Mont blanc this weekend?
- What? Are you serious?
- Yes. The conditions are perfect!
- Eh, ok… Let’s go then!

Friday 12 of October we are leaving Besançon at 10. The weather is nice, sun and warm. We reached the parking lot (1400 m) at 14 with the goal to be at the Tête Rousse hut at 3167 m around 18, we arrived at 18:30. There was some snow on the path already but over all a nice hike. The winter hut was full and stinky (as suspected) so we found a rock balcony to pitch the tent. When the sun dropped it quickly got very cold and I was shivering from the sweat. So hot tea and awesome dinner: The classic spaghetti and minestrone soup and the mandatory chips of course. Florian was hanging around outside but I was just too cold so I stayed in the sleeping bag, trying to get my head around that we were to start from the tent at 02 in the morning…

Wake up! Still shivering from cold… 2 degrees in the tent. Quick packing, coffee and off we go! We already see some headlights before us in the dark but it’s weird, they seem to be on the wrong path… Any way we are arriving at the Grand couloir and there is a cable but it seems to be de-attached somehow so we are basically hanging from it and hoping for the best. Shit… Is it gonna be this hard and scary the whole way? Then it’s the endless cables going up in the dark. It’s pretty snowy and icy on the rocks at some parts. Good that we are roped up. After what seems to be an eternity we reach a second hut at refuge du Goûter. There is a group there resting, it’s the ones before us that was lost. We continue up the switchbacks in the snow and there are more groups of people, 3 groups except us. It’s starting to be very hard, as we get higher, I feel pretty powerless. Florian tells me it’s the altitude.

Then we reach the third hut and Florian says this is the last chance for me to stop if I don’t want to continue. Well, at that point I just wanna sit down, I feel like a chicken… But we continue. The sun is rising and the light is beautiful, we see the others in front of us. We stop for a while and take some pics.

- Do you know how high this mountain is?
- No.
- Its 4807 m
- Shit, that’s high

Then. There is a 10 m high ice wall. On the other side of a bottomless crevasse. To reach across you need to make a big step. Over the void. Awesome.

- Ok that’s it, I can’t do that are you crazy?! Did you know there was gonna be a freaking ice wall?!
- No.
- Ahhhh!!! Ok, let’s go. I’ll try.

Florian went first to belay me from the top. Then I went. It was not that bad really, there where steps carved in the ice and a rope with knots. Still. It was scary.

Then it was the final steep, narrow path up to the top. Good the others went up and seamed to stay there a bit cause I wouldn’t wanna cross anyone on that path, jeez only your feet fit…

And then. We were at the top! At 10h40 The clear air made it possible to see very far. It was a bit windy and the wind was cold. We had a mini snack. 3 guys were up there getting ready to paraglide down in the valley! That would have been great. Cause all the way up I was thinking: how the hell am I gonna go down the same way? Then I will feel and see how steep and exposed everything is…

But after 30 min at the top we vent down, and it took forever. It was steep and sometimes felt exposed, very warm from the sun and I was very thirsty. We stopped at the Goûter hut for a short rest and some food. This hut now seemed packed with people. We squeezed our way and continued down. Everything looks different in the light. When we reached the Grand couloir we realized we took the wrong path when crossing this morning, there was a true path with no loose cables just a bit higher up, impossible to see in the dark of course. We stopped and waited for some rock fall and then we crossed. We were back at the tent around 19 and decided to pack and continue down.

Now it really felt endless and I was tired for real. We decided to stop at the train station hut for some found potato mash and a rest. We ended up sleeping until 6. The hike down at sunrise with some newfound power, even though very sore and hurting toes, was great! Beautiful lights and autumn colour and we reached the parking lot around 9.

Most scary: The ice wall, the Grand couloir with the lose cable in the dark, the narrow path going down.

Most fun: Managing the scary ice wall…

When I was most tired: just before the ice wall and going down from hut at 19 and it took forever…

Strongest moment: The two not at all shy goats. Having tea in a tent with snow in the absid. Sunrise with a view of the top.

What the freaking did I just do: climbed the highest mountain in the alps, 4807 m.

Will I do it again? Hahaha!!

Anna Petters


En français :

- Alors, tu veux aller faire le Mont Blanc ce weekend ?
- Quoi ? Tu es sérieux ?
- Oui les conditions sont parfaites !
- Ehhh ok… allons-y alors !

Vendredi 12 octobre on quitte Besançon à 10h. Il fait beau et chaud. On arrive au parking du Crozat, 1400 m d’altitude, à 14h avec l’objectif d’atteindre le refuge de Tête Rousse (3167 m) vers 18h. On y est parvenu à 18h30. Pas si mal pour 1700 m de dénivelée. A la fin on a déjà trouvé un peu de neige sur le sentier mais c’était globalement une chouette randonnée. Comme on s’y attendait le refuge d’hiver est bondé et la perspective d’une nuit de ronflements et d’odeurs nous incite à planter la tente sur une petite zone de bivouac à proximité du refuge. Alors que le soleil se couchait la température est vite tombée et, trempée de sueur, je me suis retrouvée frigorifiée. Un thé chaud et un bon souper : le classique spaghetti plongé dans la soupe minestrone avec les chips obligatoires en prime. Florian est resté dehors mais j’ai trop froid et je reste pelotonnée dans mon sac de couchage, en essayant de me convaincre qu’il est raisonnable de partir à 2h du matin pour le sommet.

Debout ! J’ai toujours des frissons… Il fait 2 degrés dans la tente. On fait les sacs, un petit café et c’est parti ! Quelques frontales sont devant nous mais elles ne semblent pas être où il faudrait… On arrive au grand couloir et on trouve un grand câble. Il pend misérablement vers le bas comme si des ancrages intermédiaires étaient manquants. On se lance, on se pend après, on s’accroche et on serre les dents. Mazette… Est-ce que ça va être dur et effrayant comme ça jusqu’au bout ? La suite c’est une suite infinie de gradins rocheux et de câbles dans le noir. Il y a un peu de neige et de glace par endroits. Heureusement qu’on est encordés. Après ce qui semble être une éternité on atteint l’ancien refuge du Goûter à 3800 m d’altitude. Il y a un petit groupe qui se repose. C’est ceux qui nous précédaient et qui s’étaient perdus. On repart sur la neige cette fois, et on retrouve 3 autres cordées. Ça commence à devenir vraiment dur physiquement au fur et à mesure qu’on s’élève. Je me sens vidée. Florian me dit que c’est l’altitude.

On atteint le refuge Vallot et Florian me dit que c’est ma dernière chance si je veux m’arrêter et attendre ici. Là tout de suite j’ai juste envie de m’asseoir. Je me sens faiblarde… mais on continue. Le soleil se lève et la lumière est magnifique. On voit d’autres grimpeurs devant nous. On fait une pause, on prend des photos.

- Tu sais à quelle altitude est le sommet ?
- Non
- 4807 m
- Merde, c’est haut

Et puis on atteint un mur de glace de 10 mètres de haut. De l’autre côté d’une crevasse sans fond. Et il faut l’enjamber pour atteindre le mur de glace. Parfait. Tout va bien.

- Bon ben voilà c’est tout on s’arrête là je peux pas faire ça t’es pas malade ?! Tu savais qu’il y aurait ce passage de dingue ?!
- Non
- Ahhhhhh ! Bon allez on y va je vais essayer

Florian est passé en premier et m’a assuré du haut. A mon tour j’y suis allé. C’était pas si terrible finalement, il y avait des marches taillées dans la glace et une corde fixe avec des nœuds. N’empêche, ça foutait la trouille.

Enfin on est arrivé à la dernière section, raide et étroite. Les autres étaient un peu devant et ne sont pas redescendus tout de suite. Tant mieux, comme ça on n’a eu à croiser personne. Il y a à peine de la place pour mes deux pieds. Je veux pas faire de pas de côté.

Et puis… nous voilà au sommet ! Il est 10h40. L’air est limpide ! On voit très loin ! Un petit peu de vent nous gèle sur place ? On mange un bout. 3 gars se préparent à descendre en parapente ! ça aurait été chouette. Parce que pendant toute la montée je me disais : comment est-ce que je vais arriver à redescendre tout ça ? A la descente je vais voir que le vide et l’exposition…

Après une demi-heure au sommet on a entamé la descente. Et ça a pris une éternité. C’était raide et souvent exposé. Il faisait chaud au soleil, et je crevais de soif. On s’est arrêtés à nouveau au refuge du Goûter pour manger un truc. On est samedi maintenant et il y a plein de monde qui est monté. On se faufile et on continue. Tout à l’air différent en plein jour. Quand on arrive enfin au grand couloir on réalise qu’on s’est plantés ce matin et qu’en fait il y avait un sentier juste un peu plus haut, impossible à repérer de nuit bien sûr. On a laissé passer quelques pierres et puis on a vite traversé. Retour à la tente à 19h on décide de tout ranger et de vite continuer la descente infernale et interminable…

Je suis épuisée. Je titube. On s’arrête au refuge du Nid d’Aigle où on trouve un reste de purée en sachet. On se dit qu’on va se reposer un petit coup. Il reste encore 1000 m à descendre sur 3400 m. Finalement on dort jusqu’à 6h le lendemain matin. Un peu ragaillardis on profite de la descente au lever de soleil, et malgré les courbatures et le mal au pieds, c’est chouette ! Les lumières sont belles et les couleurs d’automne resplendissantes. A 9 h on arrive au parking.


Moment le plus effrayant : Le mur de glace et le grand couloir avec le câble mal fixé et dans le noir en plus. Les passages étroits sur l’arête de neige aussi.

Moment le plus sympa : arrive à surmonter le mur de glace

Moment où j’étais le plus crevée : juste avant le mur de glace, et après avoir remballé la tente en repartant dans la nuit pour essayer de rejoindre la vallée.

Moment le plus fort : Les 2 bouquetins pas effrayés du tout. Prendre un thé dans une tente avec de la neige dans l’abside. Le lever de soleil avec la vue sur le sommet.

Qu’est-ce que j’ai fait : j’ai grimpé la plus haute montagne des Alpes ! à 4807 m !

Est-ce que je le referais : ah ah ah !

Anna Petters





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