Pointe des Chamois - 3384 m
18 Septembre 2018


Organisé par : Florian T.

Activité : Alpinisme

Lieu : Valais Suisse

Participants: Anna Petters, Florian T.

Description :


Pointe des chamois : 3384 m

Qu’il est difficile de s’extraire du tumulte des hommes…

Mardi midi sortie de réunion, les sacs sont prêts on quitte Besançon au plus vite. La météo annonce un petit risque d’orage dans le Valais. Arrivés au parking du barrage de la Grande Dixence, ça bourgeonne gentiment mais ça n’est pas trop inquiétant.

La montée au refuge-igloo des Pantalons Blancs est annoncée en 5h. On quitte la voiture à 16h40. Un brin d’orgueil nous pousse à ne pas prendre le téléphérique qui monte jusqu’à hauteur du barrage. Pourtant notre timing est d’ores et déjà serré pour arriver pas trop tard.

La montée se passe bien. Après avoir longé le lac on commence les rochers du bouc, zone raide avec quelques chaînes qui nous amène à 3314 m. Bien que l’on ne chôme pas, la nuit approche à grands pas. La partie sommitale est longue et on vient de mettre les frontales quand on rejoint une grande chaîne sur des dalles schisteuses pour descendre vers le petit bout de glacier qui nous sépare du bivouac. Une demi-heure plus tard, dans la nuit noire, on entre dans le refuge, à 3278 m d’altitude. Il est 20h40. Un suisse est en train de bouquiner dans son sac de couchage. Je suis un peu désolé pour lui qui devait se penser tranquille à cette heure-là.

Le lendemain matin on se lève juste avant le soleil. Les nuages se sont dissipés et le spectacle est à la hauteur des attentes. Notre camarade part pour la traversée Sâle – Pleureur. On se prépare et on lui emboîte le pas en direction de la Sâle. On prend pied sur le glacier, très sec mais plutôt tranquille. L’occasion pour Anna de réviser l’usage des crampons. Très vite on retrouve notre Suisse qui rebrousse chemin : les conditions ne sont pas à son goût et donc il va redescendre de l’autre côté direction la Rosablanche. C’est vrai que maintenant qu’on voit tout la Sâle n’est pas très engageante. J’ai beau savoir que ça cote PD, le glacier très sec et noir paraît très raide, et la petite arête qui permets de le contourner à l’air en très mauvais rocher et raide elle aussi. Sachant qu’en plus il faudra redescendre tout ça, on décide assez vite de ne même pas s’engager.

En guise d’alternative, je laisse Anna prendre la tête pour parcourir le petit bout d’arête facile qui mène à la Pointe des Chamois (3384 m). On profite. On prend le temps. Sans stress.

On savoure les deux plus grands luxes de notre époque : le temps et l’espace.

De retour au refuge on est maintenant seuls au monde. On met à profit l’après-midi pour ranger le refuge qui se ressent de sa saison. Cela le rend encore plus chaleureux. Je passe 2 heures à construire des cairns pour marquer l’accès au refuge depuis le glacier, notamment toute une zone nouvellement déglacée qui nous a donné quelques doutes en pleine nuit la veille.

Bientôt il n’y aura plus aucun passage glaciaire pour l’accès au refuge. De manière générale la montagne est très sèche. Il fait remarquablement chaud pour la saison. Je ne le sais pas encore à ce moment-là mais un gros effondrement se produira le lendemain dans le Val Ferret Suisse du côté de la Fouly. Un de plus cet été. Toute la neige de l’hiver dernier n’aura pas pu grand-chose face à cet été en surchauffe.

Nous passons une magnifique soirée au refuge. Personne d’autre ne montera ce jour-là. On s’est payé le luxe d’un apéro haut de gamme avec bière fraîche et olives. On bouquine les topos. Seul le bruit des avions au-dessus de nos têtes nous rappelle la valse incessante. Demain il faudra descendre. Oui demain soir il y a grimpe à la salle. Mais pour l’instant tout est calme. Et c’est si précieux.





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