Organisé par : Didier, Philippe

Activité : Alpinisme

Lieu : Massif du mont Blanc

Participants: Didier, Philippe

Description :

Aiguilles Dorées : arête sud de la Sans Nom



Sur le coup, on trouve souvent les rencontres étonnantes, intéressantes, tellement en montagne on est enclin à, sinon se livrer, du moins partager ce qu'on vit. Finalement, en y repensant plus tard, on trouve ça presque prévisible… ou pas.



Première rencontre ce samedi, sur le chemin escarpé qui mène à la sympathique cabane de Saleina : le couple de gardiens bénévoles de la sus-dite cabane. En effet, celle-ci a la particularité d'être gardiennée par les membres de la section CAS Neuchâtel, à tour de rôle, semaine après semaine. On monte donc avec la relève, et on trouve les gardiens précédents sur la terrasse de la cabane, qui nous alpaguent au passage pour nous offrir un thé revigorant. On ne fait que passer, sans intention de consommer quoi que ce soit, mais ce thé nous est offert, de bon coeur. C'est la tradition à Saleina ! J'ai comme l'idée que ce refuge sera à nouveau sur ma route, un jour.



Autre rencontre : alors que nous sommes attablés au bivouac de l'envers des Dorées, au chaud et au sec, on contemple la pluie par la fenêtre. Et par la fenêtre, on voit arriver un personnage connu de tout alpiniste grimpeur, auteur d'un nombre incalculable d'itinéraires, dans le massif du mont Blanc et ailleurs. Ses nombreux topos sont des références, ses voies également. Il entre en toute simplicité, pour nous faire la causette, nous racontant qu'il vient de passer une semaine à ouvrir, nettoyer et entretenir ses œuvres. Je ne manque pas l'occasion de le féliciter, notamment pour une certaine Arabesque.



Depuis le bivouac (ce que les suisses appellent bivouac, c'est un refuge luxueux, mais non gardé), on est à l'attaque de la voie en une heure, passée à traverser des moraines instables et des névés raides. L'attaque, raide aussi, nous oblige d'entrée de jeu à azéroter le premier pas. La suite est plus facile : deux longueurs, un petit rappel, 150m corde tendue et à nouveau trois longueurs, nous amènent à la pointe sud de l'Aiguille sans Nom. S'en suit une traversée vers l'est, entrecoupée de rappels, jusqu'à la brèche Crettex, puis le col Droit. L'ensemble est de toute beauté, on se fait vraiment plaisir à profiter du soleil sur ce granit orange, dans un décor somptueux. Pas un chat pendant toute la course, pas un chat non plus pendant toute la descente. La montagne est d'un calme ! Long retour par le col et glacier d'Orny, puis descente du vallon d'Arpette de Saleina. Juste avant d'arriver à la prise d'eau de Praz de Fort, on trouve un genre de lavabo collectif artisanal inédit, qui nous permet d'ébaucher un brin de toilette.