Activité : Alpinisme

Participants: Claude V, Manu V

Description :

Faire le Mont Blanc…

A chacun sa trilogie ; la mienne compte 15 étapes.

\"… L\'idée avait rapidement fait son chemin au cours de la soirée diapos fin juin. Mongolie, désert du Wadi Rum, Pérou, et Fabien avec Isa en partance pour un trek en Chine ; les rats ! Ils mettent la pression. Je sentais confusément, plantés dans mon dos, les regards carnivores de la meute BucAlpine : y\'avait de l\'hallali dans l\'air et il fallait réagir. Vite. Pour mon orgueil personnel, la gloire de mon pays et sans doute, une nomination au très envié trophée François Pignon…\"
Extrait de mon livre à paraître : Ma vie, Mon œuvre.


Faire le Mont Blanc par l\'Aiguille de Bionnassay (4052 m).


En ce début d\'été 2003, les conditions sont bonnes, les prévisions météo optimistes et l\'enthousiasme de mon coéquipier, Manu, bien trempé : ça y est, ce vieux projet souvent rêvé mais pourtant jamais sérieusement envisagé est lancé.



Samedi 5 juillet, montée aux Conscrits (2730 m).
Arno, empêché, n\'as pu joindre sa cordée à la nôtre ; sur le moment, c\'est une vraie déception et c\'est vraiment trop short pour trouver un quatrième pour la belle partie d\'aventure qui se prépare : Maryline devra ronger son frein en maudissant l\'inconstance masculine et, … l\'inventeur du parquet flottant.
La montée est rondement menée : 650 m/mn plus tard, nous avons dépassé le couloir d\'accès au refuge ( ! ) et devons improviser quelque chose de peu recommandable pour nous extraire d\'une infecte ravine.
Refuge, neuf, bien conçu ; l\'accueil hors sac est remarquable. Cela dit, nous profitons du confort de la demi pension.





Dimanche 6 juillet, 6 h 00, en route pour le col de Miage (3358 m).
Sans traversée des Dômes. Le glacier porte bien et emportés par le même élan que la veille nous infléchissons inconsciemment notre route sur la droite à la suite de 2 silhouettes entre aperçues plus haut dans une jolie face NNE.
- Dis, le col des Dômes, il est bien à 3564 m ?
- ???
- Parce qu\'on est à 3700 m, en face, sur Tête Blanche !!!!!
13 h, refuge Durier. Olivier, le nouveau gardien nous accueille avec… des carottes fraîchement râpées. Lieu irréel et magnifique. 2 cordées Anneciennes nous rejoignent et nous ferons course commune le lendemain. A 18h00, arrive de nulle part un hollandais solo qui vient de se taper d\'une traite les 2500 m de dénivelée dans le brouillard ; il n\'a pas de projet précis pour la suite…
Pour nous, les choses sérieuses commencent demain à 2 h. L\'acclimatation est bonne, la cordée fonctionne bien, la nuit sera bonne. Tout est en ordre. Allez, une aspirine et au lit !





Lundi 7 juillet,11 h 02, un sommet vraiment pas comme les autres (4810 m).
Des conditions de neige et météo extrêmement favorables nous permettent de mener une course sereine, corde tendue, au départ de Durier pour l\'Aiguille de Bionnassay : bonnes pentes (35°/40°) dans le socle, traversée exposée sur la droite, ascension d\'un bastion rocheux mixte d\'une centaine de mètres sans réelle possibilité de poser une bonne sangle et, arrivée au sommet par une forte pente suspendue dans le ciel.
Et là, l\'arête...
Une immense corde tendue jusqu\'au piton des italiens pour un exercice d\'équilibre de 2 h où la confiance de la cordée est totalement engagée. Heureusement, là aussi, super condition de neige.
Le temps de la remontée sur le dôme du Goûter pour apaiser la tension et nous retrouvons la civilisation de la route normale du Mt Blanc.
Vallot, les Bosses (j\'avais dans le dos un bourrin qui poussait bien) et l\'arrête sommitale qui repousse une dernière fois le plaisir de se dire : on y est.
Bonheur à l\'état pur…
Au retour, nous avons la joie de retrouver Maryline et Arno qui, sur les conseils avisés d\'un certain Riri, ont quitté Besançon à 4 h du matin pour monter à notre rencontre vers Tête Rousse : ça tombe bien, on en a plein les bottes.



Merci Manu.

CV